Les Cendres D'angela

Fülszöveg

Frank McCourt, drôle et émouvant Aprčs Les cendres d'Angela, son best-seller, le romancier quitte l'Irlande et poursuit le récit de sa vie ŕ New York. Un autoportrait sans concession. Pour les fans de Frank McCourt, la grande question a toujours été de savoir comment on peut écrire aprčs un triomphe comme celui des Cendres d'Angela (J'ai lu, 1999)? Cette autobiographie, premier livre de McCourt, lui a valu le prix Pulitzer et des millions de lecteurs. Peut-on s'imaginer que la suite qui vient d'ętre publiée, 'Tis (qui paraîtra en mars chez Belfond sous le titre C'est comment l'Amérique), est aussi bonne? La réponse est claire: oui et non. En termes de drame, de tragédie, 'Tis n'a rien ŕ voir avec Les cendres d'Angela. Ici, pas de bébés mourants. Malgré toutes ses qualités, Les cendres d'Angela restent un récit relativement banal sur la survie dans les quartiers pauvres de Limerick, en Irlande. 'Tis est un livre plus complexe et plus ambitieux. L'histoire, également autobiographique, démarre oů se terminait le premier livre, quand McCourt arrive en Amérique en 1949. Mais lŕ s'arręte la comparaison. McCourt avait trouvé un ton unique pour sa premičre oeuvre. Pour la deuxičme, il accomplit l'exploit, beaucoup plus ardu, de se trouver, lui. En surface, 'Tis est une histoire d'immigré classique. Docker, soldat, étudiant grâce ŕ une bourse de l'armée, il devient enseignant ŕ New York. McCourt est toujours ce jeune homme au nez écrasé contre la vitre de la vie. L'envie le ronge au spectacle de la réussite des autres. Seul baume capable d'apaiser sa frustration, un indestructible sens de l'humour. Pendant la guerre de Corée, le caporal McCourt passe une permission dans sa famille ŕ Limerick. Il s'attend ŕ ętre accueilli en héros yankee conquérant. Au lieu de cela, il est considéré comme le petit Frankie qui a bien grandi, mais qui a toujours le męme regard triste. Au cours d'un bal, il envisage de faire semblant de boiter pour susciter la sympathie et finit par trouver une cavaličre. Mais Ťquand elle se lčve, je m'aperçois qu'elle boite, ce qui me confronte ŕ un dilemme: dois-je moi-męme cesser de claudiquer?ť Humour et coeur brisé, deux ingrédients indissociables selon McCourt. 'Tis est une histoire du melting-pot oů le mélange ne prendrait pas. C'est aussi un portrait pointilliste du New York du milieu du sičcle. Plus encore, c'est le récit d'un homme qui rencontre ses deux grandes vocations, l'enseignement et l'écriture, et il nous conquiert sans jamais tricher avec ses propres souvenirs. Il raconte comment il quitte sa fille de huit ans comme son pčre l'avait quitté. Quand sa mčre meurt, il prend conscience qu'il est incapable de pleurer. Juge impitoyable des autres, il est encore plus dur envers lui-męme. A l'université, McCourt avait écrit quelques nouvelles sur son enfance irlandaise. Les filles de sa classe en avaient eu les larmes aux yeux, mais McCourt avait juré de ne jamais recommencer. ŤSi je continue ŕ écrire sur ma misérable enfance, ils vont me dire: arręte, la vie est déjŕ assez dure comme ça, nous avons nos propres problčmes. Dorénavant, j'écrirai des histoires sur l'installation de ma famille dans les faubourgs de Limerick, oů tout le monde mange ŕ sa faim et prend un bain au moins une fois par semaine.ť C'est le grand plaisir de 'Tis que de le voir comprendre ŕ quel point il avait tort ce jour-lŕ. Une conclusion sans concession mais malgré tout lyrique de ce qui avait été entrepris dans Les cendres d'Angela